936. UNIVERS ZERO Phosphorescent dreams (2014) > 5 ♥

1. Shaking Hats (9:43) > 5
2. Vocation (4:43) > 5
3. Très Affables (7:29) > 5
4. Rêve Mécanique (12:30) > 5
5. Les Voleurs d'Ombre (9:57) > 5
6. L'Espoir Perdu (5:25) > 5
7. Phosphorescent Dream (12:43) > 5

Encore un excellent Univers Zero. Plus de basson ni de violon mais le son chaud de la clarinette et une guitare qui fait son retour (guitare somme toute peu influente). La musique d' Univers Zero garde ce caractère inéluctable qui  est sa marque de fabrique mais se fait beaucoup moins oppressante. Thèmes et variations s'enchevètrent en boucles crimsonniennes avec ça et là des sonorités d'Anglagard (notamment sur Shaking hats) pour une heure d'excellente musique.

553. UNIVERS ZERO  Implosion  (2004) > 4

1. Suintement (Oozing) (1:13)
2. Falling Rain Dance (4:12)
3. Partch's X-Ray (5:21)
4. Rapt D'Abdallah (3:01)
5. Miroirs (Mirrors) (1:18)
6. La Mort de Sophocle (Sophocle's Death) (3:11)
7. Ectoplasme (1:07)
8. Temps Neufs (4:56)
9. Mellotronic (4:04)
10. Bacteria (1:28)
11. Out of Space 4 (2:52)
12. First Short Dance (0:42)
13. Second Short Dance (0:41)
14. Variations on Mellotronic's Theme (3:04)
15. A Rebours (In Revers) (1:56)
16. Meandres (Meanderings) (9:38)

(Difficile de noter chaque titre de manière objective avec toutes ces plages très courtes...)

Un peu perplexe au moment d'évaluer cet album... D'abord emballé à la première écoute par les ambiances et puis un peu gêné par le manque d'unité et la profusion de plages courtes. (Progechoes n'étant pas friand de ce genre de structure d'albums aux plages nombreuses et courtes).
Implosion donne plutôt l'impression d'un album solo de Daniel Denis même s'il s'est entouré à nouveau de nombreux musiciens. La batterie est à l'honneur à la manière des tambours du Bronx voire des taïko, les tambours japonais et l'électronique est mise à contribution pour concocter des ambiances indus ou mystérieuses dignes de bande-son de films de science-fiction. (Suintement ferait une formidable intro pour un titre de Pink Floyd) Ces plages courtes sont excellentes mais trop... courtes et isolées.
Quelques plages différentes nous rappellent parmi les hommes mais se trouvent en décallage avec l'athmosphère de l'album ( le sautillant Rapt d'Abdalllah, Temps neufs façon jazz big band ou Variations on mellotronic's theme très proche de la musique de chambre)

551. UNIVERS ZERO  The hard quest  (1999) > 3.36

1. Vieux-Manants (2:50) > 3
2. Civic Circus (4:38) > 3
3. Affinité (5:52) > 2
4. Rouages (5:50) > 3
5. News From Outside (3:24) > 4
6. Rébus (2:46) > 4
7. Kermesse Atomique (5:33) > 4
8. Succès Damné (4:18) > 3
9. L'Impasse du Choléra (1:48) > 3
10. Xenantaya (10:34)  > 5
11. L'Oubli (1:46) > 3

Treize ans après, Univers Zero revient avec un album mi fugue mi raison qui n'a pas la force évocatrice des meilleurs UZ. Le début de l'album est plutôt minimaliste voire mou avec parfois un côté médiéval (Vieux manants et début de Rouages) qui pourrait évoquer Minimum Vital. Affinité propose un son sans âme, synthétique et Rouages apparaît trop fourre-tout pour séduire.
Heureusement, l'esprit Univers Zero refait surface pour la deuxième partie de l'album avec News from outside qui renoue avec les meilleurs moments d'Hérésie (claviers hypnotiques, batterie impétueuse et voix d'outre tombe). Après un Rébus sautillant, Kermesse atomique nous emporte inexorablement dans le tourbillon de l' univers et du néant..
Le seul titre long Xenantaya sera le meilleur titre de l'album : après la longue intro et ses voix monacales, le titre offre un voyage au coeur de l'étrange(r) (peut-être en rapport avec le titre et sa possible racine Xenos) tour à tour orientalisant, bretonnisant ou encore hispanisant avec des intermèdes jazzy au piano.

549. UNIVERS ZERO  Uzed  (1984)  > 3.60

1. Présage (9:48) > 4
2. L'Etrange Mixture du Docteur Schwartz (3:52) > 4
3. Célesta (for Chantal) (6:55) > 3
4. Parade (6:37) > 3
5. Emmanations (15:43) > 4

Le leader-batteur d'Univers Zero, Daniel Denis,  change complètement le line-up du groupe et il faut bien dire que l'originalité du début fait quelque peu défaut comme sur le précédent album. Univers zero est maintenant très proche du rock progressif notamment avec Presages. L'étrange mixture du docteur Schwartz explore le jazz et Celesta est plutôt classique avec le piano en vedette et là vraiment le son Univers Zero avec le basson, les cordes et l'énorme batterie est vraiment oublié. (Il faudra aussi qu'on m'explique le cohérence dans Celesta avec la  deuxième partie subitement expérimentale).
On revient à l'Univers Zero originel dans Emmanations qui retrouve quelque peu ce côté puissant et inéluctable qui avait fait la force des premiers albums.

547. UNIVERS ZERO  Hérésie  (1979)  > 5 ♥

1. La Faulx (25:18) > 5
2. Jack the Ripper (13:29) > 5
3. Vous le Saurez en Temps Voulu (12:56) > 5
4. Chaos Hermetique (11:51) * Bonus 2010 > 5

Voilà une œuvre qui marque non pas parce que ce serait (comme on le lit partout) l’album le plus sombre jamais composé, mais par la force évocatrice qu’il propose.
Univers zero écrit une musique de l’inéluctable et tisse ses ambiances de manière implacable et vous ne pouvez vous en échapper. Aucune échappatoire pour biaiser la mort dans La Faulx, aucune issue pour échapper à Jack the ripper et vous serez emporté de manière irréversible vers l’inconnu mais ça Vous le saurez en temps voulu.
On associera sans difficulté La Faulx à Jérôme Bosch (Le jardin des délices, Le jugement dernier) ou à Brueghel (Le triomphe de la mort) mais tout n’est pas noir dans cette musique. La première partie évoque le passage vers la mort et on est emporté, tel le thanatonaute (lire le livre de Werber), dans un tunnel angoissant imagé par un crescendo inexorable avec une note tenue pendant près de 8 minutes ; le voyage est chaotique, difficile (illustré par la batterie) et effrayant (voix d’outre-tombe) mais il ne faut surtout pas rompre le fil : le retour est impossible. Puis, c’est l’arrivée, là-bas… moment d’observation calme… Vers 9 minutes, le basson entre en scène pour batifoler à la découverte de ce nouveau monde pour un passage plus lumineux et porteur d’espoir et de confiance. Mais bientôt (vers 15 minutes), c’est le malaise qui cherche à s’imposer ; tous les instruments y vont de leurs traits aigus, c’est l’emballement et l’anéantissement à 20’40… Mais la vie semble l’emporter et c’est la renaissance : on se redresse avec une nouvelle énergie pour affronter à nouveau l’adversité.
Quant à y voir un caractère malsain ou une couleur sombre, c’est aller un peu vite et Progechoes y a plutôt trouvé un combat ou un chemin initiatique. On peut d’ailleurs y voir également allégorie de la vie, la première partie (le passage) représentant l’épreuve de la naissance et la suite les combats de la vie…
La musique d’Univers zero est très proche de la musique classique avec un volume et une puissance proche de l’orchestre classique. (Fermant les yeux, on a vraiment l’impression de voir le chef diriger ses musiciens.). Si le basson joue un rôle central avec les cordes pour tisser les ambiances, il faut souligner l’extraordinaire vitalité de la batterie, énergique, puissante, infatigable et  indispensable pour définitivement ancrer le caractère inéluctable de la chose…
L’édition remastérisée de 2010 comprend un bonus excellent de 1975, Chaos hermétique, plus rock et qui
visite le jazz, les boucles de guitare frippiennes et l’expérimental.